CAPUCINADES

En voyageant avec le P. Franciscain, j’eus occasion de me rappeler quelques capucinades.

Dans le temps il y avait, “quelque part en France”, un vieux chanoine retiré chez son neveu curé d’une paroisse de campagne. Un beau jour, le chanoine dit à son neveu: “Dis-donc curé, dans trois semaines c’est la fête patronal. Invite donc un franciscain pour prêcher le sermon de la messe: et je presterai le grand sermon de soir.” Le franciscain arriva le samedi soir veillé de la fête. Le vieux chanoine s’amusa de lui toute la soirée. “Il parait, mon révérend Père, que chez vous vous avez des sermons préparés pour toutes circonstances?” 

– “Je ne sais pas”, dit le “petit capucin”. — “Oui, Oui”, dit le chanoine, “on dit même que vous en avez de grosses barriques toutes pleines de sermons touts faits.” 

On donna au Franciscain une chambre voisine de celle du chanoine. Le chanoine, avant de s’endormir relut le manuscrit où il avait écrit son sermon. Le Franciscain le guettait. Quand le chanoine eut fini, il souffla sa chandelle, et il s’endormit bien vite. Le “petit capucin” l’entendit ronfler, et s’en vint tranquillement entrer*(,)* ouvre la porte, met la main sur la manuscrit et l’amène. Il lut d’un bout à l’autre le sermon du chanoine, et rapporta le manuscrit là où il l’avait pris… Le lendemain le chanoine chantait la Messe, et après l’évangile le capucin monta en chaire pour prêcher… Le chanoine se disait: “Voyons comment il va se tirer d’affaire.” Le capucin donna le texte… “Tiens, dit le chanoine, c’est le même texte que moi… Tout le sermon du chanoine se déroula de la bouche du capucin, d’un bout à l’autre… Le chanoine pouvait à peine se contenir… À diner il demanda au capucin: “Mon Père, où avez-vous pris ce sermon? “Peut-être dans le baril… Le soir le chanoine était malade et ne pouvait pas prêcher, et le capucin donna alors son propre sermon.

TRANSLATED INTO ENGLISH…

While traveling with Father Franciscan, I had occasion to remember some capuchinades.

Once upon a time there was, “somewhere in France”, an old canon retired to the home of his nephew, the parish priest of a country parish. One fine day, the canon said to his nephew: “Say priest, in three weeks it’s the patron saint’s feast. So invite a Franciscan to preach the sermon at mass: and I will deliver the great evening sermon.” The Franciscan arrived on the Saturday evening before the feast. The old canon made fun of him all evening. “It seems, my Reverend Father, that you have sermons prepared for all circumstances?”

– “I don’t know,” said the “little capuchin”.

— “Yes, yes,” said the canon, “they even say that you have big barrels full of ready-made sermons.” The Franciscan was given a room next to that of the canon. The canon, before falling asleep, reread the manuscript in which he had written his sermon. The Franciscan was watching for him. When the canon had finished, he blew out his candle, and he quickly fell asleep. The “little capuchin” heard him snoring, and quietly came in(,) opened the door, put his hand on the manuscript and brought it in. He read the canon’s sermon from start to finish, and brought the manuscript back where he had gotten it… The next day the canon sang Mass, and after the gospel the Capuchin went up to the pulpit to preach… The canon said to himself: “Let’s see how he gets out of this situation.” The Capuchin gave the text… “Hey,” said the Canon, “it’s the same text as mine…” The Canon’s entire sermon took place from the Capuchin’s mouth, from one end to the other… The canon could barely contain himself… At dinner he asked the Capuchin: “My Father, where did you get this sermon?” “Perhaps in the barrel…” In the evening the canon was ill and could not preach, and the Capuchin then gave his own sermon.

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